Ça a duré jusqu'à mes 25 ans, puis ça a fini par changer. Je me trouvais grosse, je n'étais pas en forme et je me détestais. Mon copain et ma soeur m'ont encouragé à marcher et à m'inscrire à des activités amusantes, comme l'aérobie ou la Zumba. Ensuite, j'ai voulu commencer à courir, pour pouvoir suivre mon copain et accessoirement, avoir des jambes d'enfer. C'est là que les choses se sont gâtées. J'ai souffert, au point où je me suis prise à regretter le temps où j'étais sédentaire et que mon seul risque de blessure était celui de me couper un bout de doigt avec une mandoline.
C'est à ce moment que j'ai appris la chose la plus importante qu'un sportif doit savoir. On n'a pas BESOIN d'avoir mal. L'effort doit y être, bien-sûr, mais la douleur, elle, jamais. Si ça fait mal, on arrête et on reprend une autre journée, c'est tout. Aggraver une blessure par orgueil, comme on dit en latin, c'est pas un bon move. Il faut apprendre à écouter son corps et comprendre que celui-ci a ses limites. Si on a été sédentaire toute notre vie, notre corps a besoin de temps pour s'acclimater à l'impact et au mouvement.
Si on se fait mal, il faut aussi se reposer et se donner du temps pour guérir. Il vaut mieux se reposer deux jours que de se retrouver au repos complet pendant un mois, parce qu'on n'aura pas écouté son corps. De plus, il ne faut pas hésiter à consulter. Il est important de savoir la nature du problème et quoi faire pour l'éviter à l'avenir. Je consulte un chiropraticien depuis deux ans et il c'est lui qui me guide lorsque ça va moins bien. J'aurais pu me ramasser en béquilles plus d'une fois, s'il n'avait pas été là pour m'arrêter et me mettre au repos quand il le fallait.
En prenant un temps d'arrêt, on peut avoir peur de perdre notre motivation. J'ai encore cette crainte-là. Quand je me suis fait mal pour la première fois, on m'a dit de me reposer une semaine. Pour moi, c'était comme si on me mettait en punition dans un coin. Un peu comme lorsque nos parents nous interdisaient de regarder la télévision parce qu'on a fait un mauvais coup. La frustration ressentie était immense. Pourquoi devrais-je me reposer alors que tout allait si bien, alors que je commençais à m'améliorer? Je crois avoir révisé mon vocabulaire de sacristie dans ma tête au moins deux ou trois fois. Et puis je me suis résignée à écouter mon professionnel de la santé. J'ai pris ma semaine de repos et une fois celle-ci terminée, j'ai compris pourquoi je devais ralentir. Une course sans douleur au terme d'un congé d'une semaine peut faire des miracles sur la motivation. Rien de tel que se sentir libre et maître de son corps pour recommencer l'entraînement et avoir le goût de continuer.
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