lundi 23 juillet 2012

Comment se jinxer 101

Je suis le genre de fille qui ne court pas après le bus en gougounes, qui modère sa vitesse dans les escaliers et qui a compris qu'il y a toujours un métro qui va passer après celui que je vais manquer si je cours pas pour me garrocher dedans (Bon, ok, pas si c'est le dernier). Sauf que des fois, je me jinxe. J'me crois invincible, et je finis par me péter la gueule de manière pas chic du tout.

J'suis TELLEMENT bonne là-dedans, me jinxer. Tellement, que lorsque je décide, pour UNE fois, de monter les escaliers roulants parce que j'allais être en retard, je me pète la gueule solidement. Sérieusement, je ne me suis jamais blessée à ce point auparavant. Je me sentais FABULOUS, je revenais du gym, j'avais plein d'énergie et surtout, j'avais la capacité de les monter, les maudits escaliers. Et pis là, j'ai euh, comment dire, surestimé le coefficient de diminution de la marche, rendue en haut. J'ai pas levé la jambe assez haut et puis j'ai trébuché. Je suis tombée sur les genoux, avant que le bras gauche ne décide de me lâcher et me fasse lourdement tomber sur le côté, comme une éléphante qui s'écrase. Rendue-là, j'avais les genoux en sang et l'orgueil ben bas... Mon coude gauche était aussi hors d'usage et un hématome multicolore était en cours de formation sur mon bras droit. Chic.

En plus d'avoir eu à endurer un paquet de jokes pas drôles de femme battue, j'ai eu à clopiner jusque chez mon chiro, un mardi matin, avec un genou qui refusait de déplier (le salaud) et un coude enflé. Que du bonheur. fait que je rentre là, pour me faire dire de prendre ça chill pendant une semaine et de me tenir sage comme une image. Une image, ça court pas. Ça veut dire que je suis clouée à mon sofa, ça, hein? Ouais, c'est ce que ça veut dire. Mais c'est pas tout! On arrive au coude, là, le coude enflé qui fait mal même quand j'y touche pas. Il se trouve que j'avais déjà une tendinite là avant de tomber et que j'ai probablement empiré mon cas lors de ma chute. Fait que BAM! congé forcé de gym pour 3 semaines. Pas le droit de rien soulever. Iiiiiih, ça va être le fun.

Tout ça pour dire que je trouve le temps long. Si j'avais été sage comme j'en ai l'habitude, je ne me serais pas fait mal et je pourrais aller faire du sport. Mais non. alors je vais passer mes vacances à écrire, à faire du crochet avec ma main valide et à pester contre ma jambe qui élance. Bra-vo.


lundi 16 juillet 2012

Les trente premières

Au tout début, mes sorties de course se résumaient à un difficile 15 minutes dans les rues du voisinage et puis à quelques centaines de mètres de marche, pour récupérer. Maintenant que je me sais capable de dépasser la barre des 30 minutes, un problème survient à chaque fois, lorsque je cours seule. Le temps devient long. Je trouve laborieux de continuer après une demie-heure. Lorsque je cours avec des gens, je n'ai pas ce problème, puisque souvent, on arrive à converser un peu, malgré l'effort, mais seule, c'est inévitable. On dirait que malgré que mon corps soit en mesure de continuer, le mental, lui, bloque. J'ai beau écouter de la musique, passer en revue mes problèmes et leur trouver des solutions, me concentrer sur la sensation de mes semelles sur le sol, après un certain temps, je n'ai plus rien pour occuper mes pensées et continuer devient très pénible. On dirait qu'une sorte de lassitude s'installe pour m'empêcher de continuer.

Et ça me fait peur.

Cinq kilomètres en plus ou moins 35 minutes est mon objectif pour cette année. À la limite, je peux me pousser assez pour endurer les cinq dernières minutes. Sauf que lorsque j'en serai rendue à des sorties de 7-8 kilomètres (objectif à moyen-terme, disons un an?), j'ai peur de me démotiver.

Je me demande donc si c'est normal, si ça va perdurer ou si ça va se régler avec le temps. Sinon, s'il y a un moyen de passer par-dessus cette lassitude du trente minutes...

lundi 9 juillet 2012

Faire le vide

J'écris ça en écoutant une magnifique reprise de The Scientist de ColdPlay par Willie Nelson (!!!).

Je me disais plus tôt aujourd'hui qu'étant donné que cette semaine sera pleine d'angoisse et d'insécurité, j'allais devoir me perdre dans l'activité physique pour pouvoir m'en sortir saine d'esprit. C'est une chose que je n'aurais jamais pu concevoir il y a de cela un an. Je suis donc allée me débarasser de mes soucis en allant m'entraîner.

Soulever des poids me défoule. Le stress me drive tellement, qu'on dirait que je pourrais soulever un mammouth (C'est gros, un mammouth). On dirait que tout d'un coup, j'ai des réserves d'énergie insoupçonnées dans lesquelles je peux puiser. Parfois, j'ai seulement besoin d'aller courir, de faire le vide en me concentrant sur le rythme de mes pas sur le bitume, de ressentir mon high d'endorphines post-course, pour me libérer du poids sur mes épaules. La course, c'est un remède pour le coeur. 

Je pense que je devrais survivre à cette semaine, parce que maintenant, je sais gérer mon angoisse. Quand je sens ma poitrine qui se serre et les larmes me monter aux yeux, je sais quoi faire.

Bonus : Vous aussi, vous pourrez l'écouter, ma chanson.



samedi 7 juillet 2012

Courir pour aimer son corps

Hier, je suis allée chez le médecin. Après m'avoir félicitée d'avoir perdu 30 livres en un peu plus d'un an, celui-ci a cherché à savoir comment j'y suis arrivée. Il m'avait demandé, l'an passé, si j'avais besoin de ressources, mais je lui avais répondu que j'allais y arriver moi-même. Et c'est ce que j'ai réussi à faire.

Après avoir mentionné les changements apportés à mon alimentation, j'ai parlé du sport. J'ai parlé de la haine que j'avais envers le sport qui s'est transformée graduellement en passion. Et mon médecin m'a alors parlé d'endorphines, de bien-être et d'image corporelle.

Quand il demande à ses patients de perdre du poids, il leur demande de mieux manger, mais insiste beaucoup sur l'activité physique. Selon-lui, en sortant d'un mode de vie sédentaire et en bougeant de plus en plus, on arrive à apprécier son corps. On est en mesure de s'aimer un peu plus, parce qu'en pratiquant un sport, on apprend à faire confiance à son corps, à évoluer avec lui et à s'en faire un ami.

Si on court, c'est parce qu'on fait confiance à nos jambes, on se fie à notre corps pour nous transporter et nous procurer la sensation de bien-être causée par les endorphines par la suite. On arrive à un point où on ne peut plus détester son corps. Celui-ci se transforme grâce à son énergie. Si on peut en venir à s'apprécier, c'est parce notre corps, cette machine extraordinaire, s'est transformé lui-même, un pas à la fois. Suffit de faire fonctionner ladite machine.

jeudi 5 juillet 2012

Pages légères pour saison estivale

Ça ne sert à rien, à chaque été, c'est la même chose. Je me plonge dans la science-fiction et je dévore les ouvrages en un rien de temps. C'est comme ça. Dès que mai se pointe le bout du nez, je lâche tout et je me paie un voyage de deux ou trois mois dans l'espace ou dans le futur. Ou les deux, selon la lecture choisie. 


L'an passé, c'était la série Hypérion, un space-opera absolument extraordinaire, dont les personnages me hantent encore. Dan Simmons a su me captiver pendant au moins trois semaines, alors que je feuilletais les quatre - huit, en format de poche - livres de la série. Tout est parfait. Des méthodes de voyage spatial à l'intégration futuriste des différentes religions, tout s'emboîte parfaitement et coule comme le fleuve Théthys au travers des portails distrans.


Ensuite, j'ai plongé dans la trilogie Mars, de Kim Stanley Robinson. C'était captivant. La recherche mise dans ces ouvrages est impressionnante. Pour une mordue d'astronomie et de voyages spatiaux comme moi, cette lecture était vraiment du bonbon. Lourd, mais si intéressant!


Cette année, je m'intéresse au soleil, avec le premier tome de la série Élévation, de David Brin. Un peu moins accrocheur que ce que j'ai déjà lu, c'est tout de même un livre passionnant. Je n'en ai pas encore terminé la lecture, mais je crois déjà que je serai en mesure de finir la série bientôt. Après, je ferai surement un bon dans le passé avec Jules Verne, avec le Tour du monde en quatre-vingts jours

Je suis certaine de ne pas être la seule qui se tourne vers un genre littéraire différent à chaque saison.  C'est bien connu, en été, les gens lisent ce qu'ils appellent des lectures légères, estivales. Pour moi, c'est la science-fiction. Pour vous, c'est quoi?

mardi 3 juillet 2012

Désespérances et normalité

C'est peut-être moi qui ne travaille pas assez fort, ou c'est peut-être mon coeur qui n'est pas assez robuste, mais après sept mois d'entraînement, je ne réussis toujours pas à courir 5km à une vitesse acceptable. Non, je corrige : Je ne réussis même pas à courir 5km. À part la déception et le désespoir, je me suis demandé si c'était normal. On voit régulièrement des gens réussir un programme genre Couch-to-5k en moins de deux mois, alors sept mois sans réussir, c'est... bizarre. Non seulement la distance n'augmente pas, mais la vitesse est de pire en pire. Je cours aussi lentement que je marche! 

Je ne comprends pas ce qu'il se passe. J'ai beau me dire qu'au moins, je prends mon temps, mais je ne peux pas m'empêcher de penser que je ne suis peut-être pas normale. Je ne suis peut-être pas faite pour faire de la course, ou bien devenir une athlète. Je suis peut-être juste faite pour être en mesure de pratiquer un sport sans nécessairement devenir bonne ou avoir beaucoup d'endurance. Je suis peut-être celle qui, malgré ma capacité de courir, serait la première piétinée par un mammouth lors d'une partie de chasse préhistorique, parce que la sélection naturelle en aura décidé ainsi.

Je continue malgré tout, mais le 23 septembre arrive à grands pas et je ne pense pas être prête à temps pour la course. Au rythme où ça évolue (en fait, ça n'évolue pas du tout...), ça risque fort bien d'être un échec et ça, ça me fait peur. J'ai travaillé tellement fort depuis le mois de décembre, pour arriver à courir, que je ne pardonnerais pas à mon corps de m'avoir trahie de cette manière.

J'en ai parlé à mon copain, qui lui me dit qu'il a entièrement confiance en moi et qu'il me croit capable de réussir. J'aimerais vraiment y croire, sauf que pour le moment, je doute plus qu'autre chose. Il est optimiste, il m'encourage, mais de mon côté, je viens de frapper un mur. Je ne comprends pas, je trouve ça injuste et je ne sais pas du tout comment obliger mon corps à coopérer. C'est beau, l'optimisme, mais je n'y arrive plus. Je n'ai pas envie d'abandonner, j'ai envie de relever le défi, j'ai envie de me dépasser, sauf qu'on dirait que mon enveloppe physique me nargue, qu'elle me dit "NANANANA! Tu réussiras pas, parce que MOI, j'ai décidé que tu serais pas bonne! NANANANA!".


Bon sang que c'est frustrant.